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Pourquoi voulez-vous rencontrer une femme russe qui parle français ? Femme russe parlant français

Pourquoi voulez-vous rencontrer une femme russe qui parle français ?

23 janvier 2019

Dans le dernier LIVE CQMI 39 magistralement mené par Antoine Monnier, il se trouvait une information capitale sur le fait que certains adhérents du CQMI ou des hommes en approche de l'agence matrimoniale, imposent une barrière immédiate au sujet de la langue, les femmes slaves qu'ils veulent rencontrer doivent être francophones. J'avais déjà moi-même évoqué cette question dans d'autres articles et nous avons pensé que nous devions revenir sur celle-ci. Beaucoup d'hommes, par ailleurs souvent Français, se font quelques nœuds dans la tête parce qu'ils ne parlent aucune langue étrangère, et qu'ils imaginent gagner en temps, en argent et en compréhension avec une femme qui parlerait leur langue… C'est humain, mais c'est effectivement très maladroit, car comme Antoine Monnier le faisait très justement remarquer dans le dernier Live, un total de 0 % des hommes mariés grâce au CQMI se sont mariés avec une femme slave francophone…

Alors… femme slave francophone ou pas ? En réalité cette question est une fausse problématique, car la compréhension d'un homme et d'une femme, l'assemblage d'une femme et d'un homme dans un couple, ne tient nullement à la langue commune. Combien de femmes de votre pays aurez-vous finalement rencontrés que vous ne compreniez pas ? Combien de compagnes, d'épouses avec qui vous aurez trouvé une impasse, un divorce, un désastre ? Combien de vos compatriotes vous auront déçu, vexé, humilié, trahi et même abandonné ? La femme slave francophone n'est pas une rareté comme l'a indiqué Antoine, sur un total d'environ 1 700 adhérentes au CQMI, 160 sont des femmes de Russie ou d'Ukraine qui parlent le français. C'est 10 % d'un total d'une trentaine de mariage, mais il est vrai aussi que nous parlons seulement de trois dizaines de mariages, des chiffres en statistiques très faibles trop faibles pour tirer des conclusions. Je vais donc vous livrer mon expérience personnelle des femmes slaves francophones pour essayer de comprendre si oui ou non, l'adhérent CQMI ou le candidat d'une agence matrimoniale doit privilégier la femme slave francophone.

Svetlana, femme ukrainienne qui parle français

1- Une femme slave, comment devient-elle francophone ?

Dans mon histoire, j'ai rencontré pas mal de femmes slaves francophones, il se trouve que chez les Slaves, une écrasante majorité de francophones sont des femmes, pour très peu d'hommes. Pourquoi ? La langue française est désignée comme la langue romantique, latine et culturelle, belle par sa musique, son élégance et son histoire, elle fait surtout rêver les femmes et attirent par la puissance de la civilisation française. La langue française est moins souvent une langue utile, mais il existe aussi des femmes venues à cette langue par les conseils d'un proche indiquant des possibilités de travail, ce qui est vrai bien sûr, bien que la langue française ne puisse pas faire concurrence à l'anglaise, et parfois même à l'allemande et à l'espagnole sur le point précis des affaires et du travail. Dans d'autres cas, très courant, c'est la famille par les femmes qui est francophone, par une longue histoire d'amour de la grand-mère, de la mère avec la langue française, la fille ayant été dirigée naturellement vers cette langue. Dans d'autres cas plus rares, c'est le hasard des choses, une école première langue française non loin du domicile, les facéties de la providence et voilà aussi nos femmes russes embarquées dans la langue française.

2- Le poids du passé de leur francophonie. 

Les femmes russophones qui ont poursuivies l''étude du français jusqu'à l'université sont nombreuses. A l'époque de l'Union soviétique, le français était préféré à l'anglais, langue de l'ennemi, afin de faire balance et de promouvoir une langue « amie », dans un pays où les liens avec le PC français étaient importants. Ces femmes, qu'elles aient connu l'URSS ou soient nées après, ont un passé francophone et avec le monde de la francophonie. Très souvent elles auront eu des expériences très négatives avec ce dernier monde, car hélas les personnes et personnages qui sont en face d'elles, qui l'ont été ou le seront ne sont pas et de loin des gens tout à fait recommandables. Une chose d'ailleurs pèse dans la balance également, c'est le fait que ces femmes russes francophones ont été souvent en face d'hommes francophones, particulièrement de France ou de Belgique non russophones. Ces hommes ont souvent montré une mauvaise image de la France, soit par leur comportement, soit par ignorance des usages et mœurs du monde slave, ils ont été grossiers, maladroits et même parfois lamentables… les témoignages de femmes slaves francophones sur les hommes français, ou francophones sont nombreux et souvent négatifs. Pour exemple certaines auront été employées dans une firme française, à Moscou, à Kiev ou ailleurs… elles y auront connu « le droit de cuissage » de cadres pédants et malveillants et j'ai moi-même recueillis des dizaines d'histoires de ce genre. Ce poids du passé, fait que beaucoup de femmes slaves francophones…  ne sont pas francophiles et même ont une image très négative et déformée de la France et des pays francophones.

3- Parler français ne signifie pas comprendre les usages de la civilisation française.

Parler la langue française peut paraître un atout dans une relation que vous pourriez avoir avec cette femme slave que vous voulez rencontrer. En réalité, elle peut être au contraire un écueil dangereux. Rares sont les femmes slaves à avoir vécu en France longuement, au Canada, en Belgique ou en Suisse, sans en être revenues avec de sérieuses critiques et de mauvaises expériences. Se retrouver en face d'une telle femme, et j'en ai fait l'expérience plusieurs fois dans le travail, c'est à intervalle régulier recevoir de légers coups de semonces par rapport à des incompréhensions, des mauvaises lectures de la civilisation française et encore une fois les mauvais exemples des rencontres de Français et francophones se comportant d'autant plus mal, qu'ils ont été dans une certaine impunité en face de ces femmes slaves.

4- Ces hommes malveillants avec les femmes slaves francophones. 

Ici à Moscou, j'ai rencontré déjà quelques dizaines de jeunes femmes qui m'ont raconté des histoires consternantes sur leurs premiers contacts avec le monde francophone, la France, les Français… Certains ont en effet subi le harcèlement sexuel de cadres expatriés dans de grandes entreprises françaises ou internationales, j'ai l'exemple de plusieurs amies dans mon entourage. D'autres parlent de la détestable « mentalité » française, c'est le cas d'une jeune femme que j'ai rencontré en décembre 2018 et me racontait la chose suivante : « J'apprends le français depuis l'école, il n'y avait pas de raisons particulières, mes parents aimaient cette langue. Après l'université je suis venue poursuivre mes études en France et j'y ai passé du temps. C'est là que j'ai compris que jamais je ne voudrais vivre en France et qu'il y avait un problème avec la mentalité des Français, je suis revenue soulagée dans mon pays (la Russie), et j'ai toujours autant de mal à travailler avec les Français, sauf quand ils ont russophones ». Le témoignage de cette jeune femme en dit long et même si pour cette fois je n'aurais pas réussi à lui faire dire ce qui clochait vraiment chez « les Français », son cas n'est pas rare et se rencontrera chez beaucoup de femmes slaves francophones ayant une expérience européenne et de la France. Il a noté que les hommes occidentaux, particulièrement français, en position de force dans un poste à responsabilité, de cadre et dans l'impunité de relations à sens unique (chef vers employé, entreprise étrangère protégée en pays étranger etc.) est évidemment un personnage minoritaire et rare dans le monde français mais en surnombre dans le milieu expatrié cela va de soi.

5- Se mettre en position de faiblesse face à une femme russe qui parle français.

Vous n'y avez pas du tout pensé, mais en choisissant une femme francophone slave, vous vous mettrez délibérément en position de faiblesse. Derrière la facilité du langage, cette femme aura en fait une longueur d'avance par rapport à vous, dans beaucoup de domaines différents. Elle connaîtra vos usages, vos coutumes, votre langue, votre culture, parfois votre littérature et votre civilisation mieux que vous dans certaines domaines niches (littérature classique, poésie française etc.). Vous ne connaîtrez par contre rien de son univers, de sa langue et vous vous mettrez encore plus en faiblesse, comme l'adolescent attardé qui par faiblesse et fainéantise, par peur aussi, compte sur ses parents en tout pour lui aplanir le terrain. La langue française s'installera certes tout de suite dans votre couple, vous aurez l'impression de gagner du temps, mais vous en perdrez en réalité énormément. Cela vous interdira les moments découvertes ensembles de vos cultures respectives. Vous ne pourrez jouer aucun rôle dans la découverte par elle de votre monde. Pire, avec ce qu'elle pensera connaître du monde francophone, elle vous mettra en défaut, ou vous soutiendra des contraires par rapport à des expériences vécues face à d'autres Français ou francophones, dans d'autres régions et qui ne s'appliqueront pas à vous… A la moindre alerte, à la moindre dispute, vous n'aurez aucune connaissance « de l'adversaire » qui lui pourra appuyer « là où cela fait très mal ». Les moments de consolidation du couple par l'apprentissage de la culture de l'autre seront inexistants, et c'est ici justement que les couples franco-slaves, francophones-slaves, se renforcent le plus. Pour avoir rencontré des hommes ayant vécu ce désavantage, la situation s'envenime par un défaut d'équilibre dans la balance. Quand un homme n'a fait que trois ou quatre voyages de quelques jours dans le pays de son épouse, qu'il n'en parle pas la langue, il en garde des stéréotypes négatifs, voire pour certain une pointe de mépris mal déguisée, en fait résultat logique d'une ignorance, de peurs et d'absences d'efforts pour découvrir le monde de la femme slave. Ne pas vouloir découvrir ce monde c'est déjà signer pour un échec, et une femme slave francophone vous rendra peut-être très heureux… mais des facilités seront remplacées par de nombreuses difficultés.

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6- Le faible niveau de français des femmes ukrainiennes qui parlent français. 

 Les assistantes du CQMI que vous découvrez sont toutes presque parfaitement francophones, du moins seriez-vous heureux de maîtriser la langue russe au moins à ce niveau ! Mais elles sont des exceptions, elles sont l'élite des francophones slaves de leur pays, professeurs d'universités, détentrices de doctorats, ayant défendu des thèses, la masse des francophones en Ukraine ou en Russie n'aura pas ce niveau. Sur les 160 femmes ukrainiennes francophones du CQMI, il est à parier que nombreuses auront été celles à prendre le français en 2e langue, voire 3e ou 4e langue. Ce qu'elles savent du français est mieux que rien, nous sommes d'accord, mais ne représente pas un niveau suffisant pour que vous poussiez… ces femmes au travail en France ou en Belgique dans les semaines de leur arrivée ! C'est un exemple, mais il faut aussi prendre en compte que leur niveau basique sera aussi source d'erreurs et augurera d'un très faible niveau de connaissance de votre culture, de votre civilisation et des usages. A tout prendre, il serait plus intéressant d'avoir en face de vous une femme slave parfaitement anglophone, un avantage colossal pour communiquer avec vous (si vous êtes anglophone), pour travailler, et qui fera d'elle avec la future langue française au minimum une trilingue ou quadrilingue. Pour les hommes canadiens ou suisses, il en sera de même, l'anglais langue officielle aidera puissamment à l'intégration au Québec, quant à la Suisse, dans un pays polyglotte et autant tourné vers le monde anglo-saxon, l'anglais sera un atout pour le travail comme dans la vie (sans parler de l'allemand, également pour la Suisse ou les régions limitrophes de l'Allemagne en France).

Vous aurez donc compris avec ces six points essentiels, que la langue française sera plus un obstacle qu'un atout. Une femme qui connaîtra la France, la Belgique, la Suisse ou le Québec par vos yeux, à travers votre amour, aura déjà découvert votre région à vous, vos traditions, votre gastronomie. Elle aura aussi découvert ce qu'elle sait essentiellement par vous et à travers vous, c'est une chose qui lui aura évité les mésaventures d'un passé francophone universitaire ou professionnel souvent aléatoire et négatif. Les liens créés entre vous et votre femme slave, russe ou ukrainienne, autour de la francophonie, de l'apprentissage du français, les centaines d'heures que vous passerez ensemble à vous ouvrir l'un à l'autre, en apprenant l'un le russe, l'autre le français, seront des heures, qui truelle de ciment après truelle de ciment, feront que vous aurez construit un socle amoureux, sentimental et affectif d'une solidité presque à toutes épreuves. Notre attachant Hervé d'Auvergne, sans le savoir évoquait ce fait dans son dernier podcast témoignage avec Antoine et ce couple sera probablement l'un des plus solides du CQMI, un côté indestructible qu'Hervé ressent déjà, dès le début de l'aventure.

Les hommes qui se focalisent sur les femmes slaves francophones oublient également une chose importante : en posant des barrières, ils ont tendance alors à poser des objections nombreuses, des conditions qui s'ajoutent à des difficultés. Ces conditions sont en réalité une expression concrète d'une certaine étroitesse d'esprit dans certains cas, de peurs dans d'autres, de non confiance en eux pour d'autres hommes, et enfin un phénomène moderne de consommation immédiate qui fait que de nombreux hommes fonctionnent déjà en mode « fast food », vite, mal, coupe file, passer à autre chose, voilà des mots de vocabulaire qui se terminent aussi souvent par « ne pas assumer ». Nous vous invitons à méditer et à vous dire que tous les mariages fondés par l'Agence matrimoniale CQMI l'ont été avec des femmes slaves non francophones. Par ailleurs, l'épouse d'Antoine Monnier, Borislava ne parlait pas le français au moment de la rencontre… pas plus que mon épouse russe Aliona ne parlait cette langue lorsque nous nous sommes connus. Ne sommes-nous pas heureux et épanouis ?

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